
PESTICIDES - DES FABRICANTS ISSUS DE LA CHIMIE DE GUERRE
BAYER fut fondée en Allemagne en 1863. En 2020, Bayer compte plus de 385 filiales et coentreprises dans 79 pays.
Le groupe emploie 100 000 personnes et son chiffre d'affaire s'élève à 41,4 milliards d’euros et dispose de 16 sites en France dont son siège de recherche CropScience monde et le site de Villefranche-Limas, l'un des plus importants au monde pour la formulation de pesticides. En 2002, Bayer acquiert la branche agronomique du chimiste français Aventis (ex-Rhône-Poulenc). En 2016, elle rachète le géant américain Monsanto.
C'est au titre de ce dernier qu'en 2023, Bayer est condamné aux États-Unis à verser 2,25 milliards de dollars à un jardinier ayant contracté un cancer suite à l'utilisation de glyphosate, 10 milliards de dollars pour 167 000 actions en cours aux États-Unis, 400 millions de dollars à des plaignants exposées au Dicamba et enfin 820 millions pour des procédures liées aux polychlorobiphényles. Une année 2023 coûteuse avec un montant total de plus de 16 milliards d'euros. Ainsi, le cours de l'action a perdu la moitié de sa valeur courant 2024.
Mais, à n'en pas douter, malgré ces vents contraires, Bayer, comme BASF et les autres géants de l'agrochimie, sont considérés comme indispensables pas les gouvernants, et l'inconscient collectif en partie, et seront donc irrémédiablement sauvés par les États, quoi qu'il en coûte. D'autres nombreux procès sont toujours en cours. Le problème ne se situe pas au niveau des finances mais des systèmes de croyances faux suggérant qu'on va mourrir de faim sans les pesticides.
Elle est la première à commercialiser l'héroïne dès 1900. Dès la Première Guerre mondiale, elle s'emploiera à développer à grande échelle les gaz mortels à base de chlore et le gaz moutarde. Au cours de la 2nde Guerre mondiale, Bayer développera successivement le gaz sarin ainsi que le zyklon D utilisé dans les chambres à gaz pour exterminer des millions de personnes. Dès les premières utilisations de ces armes de guerre chimique, Bayer s'apercevra que ceux-ci sont extrêmement efficaces sur les insectes. Dès lors, Bayer n'aura de cesse de fabriquer toutes sortes de produits chimiques plus toxiques les uns que les autres.
C'est aussi Bayer qui développera la technologie d'enrobage de semences, permettant d'invisibiliser toujours plus les pesticides, technologie rachetée ensuite par BASF puis par Solvay. Bayer, dans un conflit d'intérêt non dissimulé, est aussi un des leaders mondial de la santé et notamment des traitements du cancer.
Entreprise à la pointe du lobbying, elle a largement investi toutes les institutions et a des "experts" au sein même de l'IPBES, au sein du Centre de Recherche Européen sur les Sols, directement rattaché à la Commission Européenne.


BASF est le plus grand groupe de chimie au monde. Ce mastodonte allemand de la chimie mondiale fut créé en 1865 et a été classé au premier rang des plus grands pollueurs d'air et 13e parmi pollueurs d'eau en 2022 aux États-Unis selon l'Agence de protection de l'environnement américaine. En 2019, la fédération allemande pour l'environnement et la protection de la nature révèle que BASF emploie massivement des substances de synthèse interdites et dangereuses. BASF emploie plus de 110 000 personnes, est présent dans plus de 90 pays dans le monde et , en 2023, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaire de 68,9 milliards d'euros.
BASF fabrique des produits chimiques et intermédiaires servant de base pour toutes les autres activités chimiques : des matériaux de performance et des monomères, un segment solution industrielle comprenant de la dispersion, des résines et des produits chimiques de performance, des catalyseurs et des revêtements, des produits de nutrition et de santé tels des médicaments et enfin des pesticides et des semences. En 2018 BASF a acquis l'activité mondiale de semences potagères de Bayer, opérant principalement sous la marque Nunhems.
En France, elle possède de nombreux sites de production répartis sur l'ensemble du territoire, employant près de 3 000 collaborateurs et générant un chiffre d'affaire de 2 milliards d'euros. Au moins quatre sites de production de pesticides et de semences enrobées en Normandie à Saint-Aubin-lès-Elbeuf, à Gravelines dans le Nord, à Genay près de Lyon et Merveilles en Haute-Garonne.
BASF, comme Bayer, est poursuivi par un grand nombre d'États américains pour des pollutions chimiques variées à la source de blessures et maladies. Au moins 4200 procès sont en cours contre BASF début 2024. En février 2020, un tribunal américain a condamné BASF et Bayer à verser 265 millions de dollars à un agriculteur du Missouri dans l'affaire du Dicamba.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, BASF a joué un rôle majeur dans l'effort de guerre du régime nazi en produisant des matières premières essentielles pour l'industrie militaire, notamment des gaz de combat comme le Zyklon B, utilisé dans les chambres à gaz des camps de concentration. L'entreprise a également fourni des produits chimiques pour la fabrication d'armements, de munitions et d'explosifs. En outre, BASF a employé des milliers de travailleurs forcés, notamment des déportés des camps de concentration, dans des conditions inhumaines.
Malgré sa taille et sa présence mondiale, BASF passe souvent sous les radars du grand public depuis 1990 où elle a définitivement abandonné toutes ses activités de production pour les consommateur afin de concentrer uniquement ses activités aux entreprises.

