SANTÉ - LES CANCERS
Les cancers représentent en France la première cause de décès chez l’homme et la deuxième chez la femme. En 2023, on dénombre 433 136 nouveaux cas de cancers. Entre 1990 et 2023, le nombre de nouveaux cas de cancers a doublé, avec une augmentation de 98 % chez l’homme et de 104 % chez la femme, toutes localisations confondues alors que la population n'a augmenté que de 15% sur la période. Entre 1980 et 2000, le nombre de nouveaux cas annuels avait déjà augmenté de 63 % alors que la population n'a augmenté que de 10%.
En 2017, on estime que le nombre des personnes en vie ayant eu un diagnostic de cancer au cours de leur vie est de l’ordre de 3,8 millions en France métropolitaine. En 33 ans, on estime que plus de 5 millions de personnes sont mortes du cancer en France. Même si les taux de mortalité diminuent légèrement, cela ne suffit pas à compenser l'augmentation importante en valeur absolue. Ainsi , le nombre de décès par cancer a augmenté de 6% chez les hommes et de 26% chez les femmes entre 1990 et 2018, soit une augmentation de 19% entre 1990 et 2023.
Les changements de méthodes ainsi que le rebasage constant (date de début d'analyse des données) des chiffres, rendent difficiles ces analyses. Il conviendrait de commencer les analyses dès 1950 - début de l'utilisation des pesticides à grande échelle et notamment du DDT.
La France est championne du monde des cancers du sein alors même qu'elle est à la traîne pour le dépistage par rapport à ses pairs. Sur les 11 premiers cancers qui représentent +80% des nouveaux cas, 7 sont en forte augmentation. Les évolutions des taux d'incidence sont bien au-delà de ce qui est attendu par les seuls facteurs hormonaux, alimentaires ou de modes de vie.
L’ÉPIDÉMIE RÉCENTE DE CANCERS : UN FLÉAU SILENCIEUX LIÉ AUX PESTICIDES
Ce constat s’appuie sur des preuves scientifiques, épidémiologiques et toxicologiques qui ne peuvent plus et ne doivent plus être ignorées.
DES CANCERS DE MOINS EN MOINS LIÉS AU TABAC
Les cancers touchent 57% des hommes. L’âge médian au diagnostic est de 70 ans chez l’homme et de 68 ans pour la femme. CEn 2022, chez l’homme, les cancers de la prostate (59 885 cas), du poumon (33 438 cas) et du côlon-rectum (26 212 cas) sont les plus fréquents. Chez la femme, ce sont les cancers du sein (61 214 cas), du côlon-rectum (21 370 cas) et du poumon (19 339 cas). Sur les 11 premiers cancers qui représentent +80% des nouveaux cas, 7 sont en forte augmentation : le cancer de la prostate a pratiquement doublé (+91%), les mélanomes de la peau ont été multipliés par 2,6 et les cancers du pancréas par 2,4. On observe de même une augmentation très inquiétante des cancers de la thyroïde qui ont été multipliés par 2,4 et dont l'âge a très fortement avancé.
Ces évolutions ne peuvent être entièrement expliquées par les seuls facteurs comportementaux (tabac, alcool, qui contiennent d'ailleurs aussi des quantités très importantes de pesticides), ni par les prédispositions génétiques. Il est désormais reconnu que l’environnement chimique, et en particulier l’exposition aux pesticides, joue un rôle significatif dans l’étiologie de nombreux cancers.
DES DONNÉES TOXICOLOGIQUES ET ÉPIDÉMIOLOGIQUES CLAIRES
La littérature scientifique, consolidée par plusieurs rapports collectifs, établit des liens de plus en plus solides entre certaines familles de pesticides et divers types de cancers. Le rapport d’expertise collective publié par l’INSERM en 2021, qui repose sur l’analyse de plus de 5 300 articles scientifiques, conclut à une présomption forte de lien entre l’exposition professionnelle aux pesticides et plusieurs cancers. D'ailleurs depuis 25 ans, plus de 700 substances ont été interdites pour protéger la santé des Européens. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé plusieurs pesticides parmi les cancérogènes. De nombreuses études ont montré que les agriculteurs, les viticulteurs et les personnes vivant à proximité de zones agricoles présentaient des taux plus élevés de cancers, notamment des cancers du sang (leucémies, lymphomes, myélomes multiples), des cancers hormonodépendants (seins, prostates, testicules), des tumeurs cérébrales. Ci-dessous quelques exemples:
Le cancer correspond au développement anarchique de cellules du corps ayant subi des mutations de son ADN. En conditions normales, les cellules se renouvellent de manière régulée, mais une cellule cancéreuse se multiplie sans fin, envahit les tissus voisins et peut se propager à d'autres organes par le sang ou la lymphe. Ce processus détruit progressivement les fonctions normales des organes vitaux. C’est cette invasion et cette perturbation du fonctionnement des organes qui conduisent à la mort si le cancer n’est pas traité efficacement. Quand on sait que les pesticides sont mutagènes et perturbateurs endocriniens et que l'on connait les modes d'action des pesticides, il est évident que ces derniers sont à l'origine d'un grand nombre de cancers. On estime qu’il existe environ 250 à 300 types de cancers. Parmi eux, environ 200 à 250 sont classés comme rares, car ils touchent moins de 6 personnes sur 100 000 par an. Les cancers "rares" représentent maintenant environ 20 % de l’ensemble des cancers diagnostiqués chaque année.
DES CANCERS DE PLUS EN PLUS JEUNES
L’âge moyen au diagnostic d’un cancer est de 70 ans, mais on observe une augmentation des cas chez les adultes jeunes, voire chez les enfants et adolescents, en particulier pour certains types comme les lymphomes, les cancers du testicule, les sarcomes ou certains cancers digestifs. Cette évolution est extrêmement inquiétante : les cancers chez les moins de 50 ans ont augmenté de + 79% au cours des 3 dernières décennies et les taux d'incidence évoluent en moyenne deux fois plus vite sur les 15-39 ans que sur l'ensemble de la population.
Ces évolutions ne peuvent être entièrement expliquées par les seuls facteurs comportementaux (tabac, alcool, qui contiennent d'ailleurs aussi des quantités très importantes de pesticides), ni par les prédispositions génétiques. Il est désormais reconnu que l’environnement chimique, et en particulier l’exposition aux pesticides, joue un rôle significatif dans l’étiologie de nombreux cancers.
LA FRANCE : PARMI LES PLUS HAUTS TAUX D'INCIDENCE de CANCERS Au monde & en europe
