SANTÉ - LES ENFANTS

​L'exposition aux pesticides pendant la grossesse et la petite enfance est associée à un grand nombre de pathologies pédiatriques, notamment des cancers, des malformations, des maladies congénitales, des troubles endocriniens, des troubles auto-immuns, neurodéveloppementaux, de la vision et des retards de croissance intra-utérins.​ Les pesticides sont des poisons cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques et perturbateurs endocriniens  : les conséquences sont énormes et concernent toutes les facettes de notre santé. Ainsi, dresser une liste exhaustive est impossible et de nouvelles pathologies surviennent constamment.

DES CANCERS

Le cancer est la 2e cause de décès après les accidents pour les enfants de plus d’un an.

Les données épidémiologiques concernant le lien entre pesticides et cancers de l’enfant sont nombreuses. Les évolutions des taux d'incidences des cancers infantiles sont de 1% à 2% par an. Les principaux types de cancers observés chez l’enfant entre 0 et 15 ans sont les leucémies (29 %, en particulier les leucémies aiguës lymphoïdes les plus fréquentes et les leucémies aiguës myéloïdes), les tumeurs du système nerveux central (23 %), les lymphomes (12 %) et les neuroblastomes (8 %).  Chez les 15 - 17 ans les principaux types de cancers sont les lymphomes (29 %),  les tumeurs du système nerveux central (17 %) et les leucémies (15 %).

Près de 50 % des cancers de l’enfant surviennent avant l’âge de 5 ans, avec l’incidence la plus élevée au cours de la première année de vie et un quart des tumeurs de l’enfant sont des tumeurs embryonnaires (néphroblastomes, neuroblastomes, rétinoblastomes).

Excessivement peu de données sont disponibles sur les cancers infantiles (et de manière plus générale sur les pathologies infantiles récentes).

PESTICIDES SANTÉ ENFANTS CANCERS
PESTICIDES SANTÉ ENFANTS CANCERS

Comme le montre le schéma ci-contre, si l'exposition intervient dans les premières semaines alors le risque est celui du défaut de conception. En 2022, il a été rapporté qu'une grossesse sur quatre se solde par une fausse couche dans les vingt-deux premières semaines d'aménorrhée, et qu'une femme sur dix risque de subir une fausse couche au cours de sa vie. Chaque année, environ 200 000 Françaises traversent cette épreuve.

D
e nombreuses études ont mis en évidence le lien entre pesticides et bébés prématurés, de faible, très faible et extrêmement faible poids. En France, 8,3 % des naissances surviennent avant 37 semaines d'aménorrhée (soit environ 60 000 par an) et 2,3 % avant 32 semaines d'aménorrhée. Le taux de prématurité a augmenté au cours des dernières années.

C'est surtout une exposition entre la semaine 3 et 8 que les anomalies morphologiques majeures interviennent et pendant tout le reste de la grosses pour les anomalies mineures. 
Les anomalies congénitales affectent environ 3 à 4% des naissances et sont une cause importante de mortalité périnatale et infantile, de morbidité et de handicaps, avec une part importante de formes graves, souvent non viables.

Il existe au moins 90 anomalies distinctes réparties selon les systèmes anatomiques (cerveau, tête, face, membres, etc.)​. Entre 1981 et 2020, les anomalies génétiques étaient les anomalies les plus fréquentes (23%) suivies par les cardiopathies congénitales (22%) et les anomalies des membres (20%).

Depuis 1960, le nombre de malformations de l'appareil génital masculin est en hausse, surtout la cryptorchidie (ou testicule non descendu) et l'hypospadias (malformation caractérisée par l'ouverture de l' urètre à la face inférieure de la verge et non à son extrémité). Certaines anomalies comme les anomalies du cœur, les laparoschisis ou les malformations génétiques (ex. : microdélétions, duplications submicroscopiques) sont nettement plus fréquentes aujourd’hui qu’avant 1950.

PESTICIDES MALFORMATIONS CONGÉNITALES
PESTICIDES MALFORMATIONS CONGÉNITALES
PESTICIDES SANTÉ ENFANTS CARTE
PESTICIDES SANTÉ ENFANTS CARTE

La part des anomalies d’origine génétique a quadruplé en 30 ans, passant de 0,19 % à 0,93 % des naissances totales entre 1981 et 2020. Les cas détectés in utero sont aujourd’hui majoritaires (près de 60 %), ce qui a entraîné une forte augmentation des interruptions médicales de grossesse (IMG), qui représentent désormais environ un tiers des diagnostics d’anomalies.

Ces malformations et retards sur les bébés interviennent car les pesticides sont dits tératogènes en raison de leur capacité à perturber les processus biologiques essentiels au développement embryonnaire. Par des mécanismes tels que la perturbation endocrinienne, le stress oxydatif et l'altération de l'expression génique, ils entraînent des anomalies structurelles et fonctionnelles chez les bébés.

PESTICIDES SANTÉ ENFANTS CARTE
PESTICIDES SANTÉ ENFANTS CARTE

FAUSSES COUCHES, PRÉMATURÉS & MALFORMATIONS CONGENITALES

DES MALADIES  CONGÉNITALES

HYPOTHYROÏDIE & HYPERTHYROÏDIE CONGÉNITALES

L'hypothyroïdie congénitale qui est l'anomalie congénitale endocrine la plus fréquente et correspond à une anomalie de formation de la glande thyroïde et/ou un défaut de fabrication des hormones (dyshormonogenèse), d’un trouble central par déficit en TSH ou encore en carences. Elle entraîne un retard mental sévère et irréversible. Mais "grâce" au dépistage néonatal systématique (plutôt qu''interdire les pesticides), un traitement hormonal permet un développement normal.
Entre 2002-2012, 
l’incidence a augmenté de 7,7 % par an pour l’hypothyroïdie avec glande en place, soit un triplement sur 10 ans.

DE LA CROISSANCE ET DU DÉVELOPPEMENT

Insuffisance somatotrope congénitale, Craniopharyngiome, Hypogonadisme hypogonadotrope congénital, Syndrome de Silver Russell, Syndrome de Wiedemann Beckwith, Syndrome de Noonan, Maladie de Basedow pédiatrique, Syndrome de Turner, Syndrome de Mc Cune Albright/Testotoxicose, Hyperplasie congénitale des surrénales, Variations de la différenciation sexuelle, Syndrome d’insensibilité à l’hormone de croissance, Anorchidie congénitale, Insuffisance ovarienne primitive prématurée, 46 XY DSD idiopathique, 46 XX DSD idiopathique, Insuffisance antéhypophysaire non acquise multiple, Dysgénésie gonadique XY, XO/XY, Bloc hormonosynthèse testiculaire/ Déficit 5α réductase/ Résistance aux androgènes, Hyperinsulinisme congénital entraînant diabète et obésité.

PESTICIDES SANTÉ ENFANTS CARTE
PESTICIDES SANTÉ ENFANTS CARTE
PESTICIDES SANTÉ ENFANTS CARTE
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PUBERTÉ PRÉCOCE

L’âge des premières règles est passé de 17 ans au début du 19ème siècle, à 13 ans au milieu du 20ème siècle. Les filles sont 10 fois plus souvent atteintes de puberté précoce que les garçons.

AUTO-IMMUNES

Les changements hormonaux peuvent également induire une disparité métabolique dans tout le corps, entraînant un déséquilibre métabolique susceptible d’influencer l’auto-immunité.
Les maladies auto-immunes les plus courantes sont le diabète de type 1, la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, la maladie coeliaque, le lupus érythémateux disséminé, le vitiligo, la maladie de Crohn, le syndrome de Guillain-Barré, l'asthme, les allergies,  l'eczéma, le psoriasis.
Elles concernent 8% de la population et sont en augmentation, y compris chez les tout-petits.

D'AUTRES TROUBLES : DE LA VISION, DENTAIRES, ETC.

En effet, les hormones ont un rôle très important sur la vision comme le strabisme et l'hypermétropie. Et des effets sur les dents comme des fluorures (fluoroses).

Plus de la moitié des patients cumulent deux TND et d’autres pathologies : épilepsie, troubles gastro-intestinaux, pathologies cardio-vasculaires, pathologies de la vision et de l’audition, troubles du sommeil, troubles du comportement alimentaire, troubles anxieux et dépression.

Les troubles du spectre de l'autisme concerne 1 à 2% de la population :
d'un cas pour 5 000 en population générale en 1975, nous sommes passés à 1 pour 100 aujourd’hui (aux USA les taux d'incidence sont passés de 1/5000 à 1/68). Environ 700 000 personnes sont aujourd’hui concernées en France, dont 100 000 de moins de 20 ans.
Les troubles spécifiques de l'apprentissage (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, etc.) concernent 8% de la population et touchent environ 5 à 7 % des enfants, 3% sont dyspraxiques, et 2% sont dysphasiques.
Le trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité concerne 6% des enfants et 3% des adultes.
Les troubles du développement intellectuel concerne 2% à 3% de la population.
Et de manière plus globale une baisse du QI de 14 points entre 1999 et 2013, une explosion des dépressions, troubles anxieux et de l'agressivité.

Des études ont démontré que les enfants nés de mères enceintes exposées à un mélange de 8 perturbateurs endocriniens avaient un risque triplé de retard de langage à l'âge de 30 mois.

PESTICIDES SANTÉ ENFANTS TROUBLES NEURODEVELOPPEMENT
PESTICIDES SANTÉ ENFANTS TROUBLES NEURODEVELOPPEMENT
PESTICIDES SANTÉ ENFANTS TROUBLES NEURODEVELOPPEMENT
PESTICIDES SANTÉ ENFANTS TROUBLES NEURODEVELOPPEMENT

DES TROUBLES DU NEURODEVELOPPEMENT

Des troubles fréquents, en augmentation, mais sous diagnostiqués en France

En France, environ 12 % des enfants présentent des TND, avec une augmentation notable de la prévalence des TSA entre 1997 et 2003. 70 % des personnes concernées ont des difficultés cognitives qui persistent adulte. Les TND concernent 1 personne sur 6.