LE PEUDORATIONALISME

Le pseudo-rationalisme est une façon de se servir de la science et de la raison pour imposer une vision unique et autoritaire du monde, tout en prétendant défendre la pensée scientifique. Ce discours est souvent porté par certains journalistes, vulgarisateurs ou figures médiatiques qui se présentent comme les « gardiens de la science ». Leur objectif affiché est de lutter contre les dérives complotistes ou irrationnelles, mais en réalité, ils contribuent à fermer le débat.

Derrière cette posture, ces personnes rejettent toute critique venant interroger les effets sociaux, politiques ou environnementaux de la science et de la technologie. Ils défendent une science officielle, liée aux grandes institutions, mais évitent de parler des conflits d’intérêts, des rapports de pouvoir ou des limites internes à la recherche scientifique.

Le pseudorationnalisme fait croire que la science peut tout résoudre toute seule, même les problèmes éthiques ou sociaux. Pourtant, l’histoire nous montre que la science a parfois été utilisée à des fins très discutables : création d’armes, justifications racistes, destruction de l’environnement, etc.

Ce type de discours transforme la science en autorité morale, sans jamais se poser la question essentielle : à quoi sert-elle, pour qui, et avec quelles conséquences ? Toute personne qui remet cela en question est vite traitée de complotiste ou d’anti-science, empêchant toute discussion sur les trajectoires éthiques et philosophiques de nos sociétés.

Dans le domaine des pesticides, le pseudo-rationalisme est particulièrement visible. Ceux qui critiquent l’usage massif de produits chimiques en agriculture sont souvent accusés d’être irrationnels ou de « faire peur à la population ». Pourtant, de nombreuses études scientifiques, et ce depuis des décennies, soulignent les risques sanitaires et écologiques liés à ces substances.

PESTICIDES LOBBYING LOBBY
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LES MARCHANDS DE DOUTES

On appelle marchands de doutes des scientifiques ou parascientifques (journalistes, vulgarisateurs, influenceurs, médecins, fact-checkers ... ) qui, volontairement ou involontairement, propagent le narratif pensé et développé par les lobbys de l'agrochimie. Les marchands de doutes sont aujourd'hui largement majoritaires car cela fait maintenant plusieurs décennies que ces processus sont à l'oeuvre.

On les désigne ainsi car ils génèrent un flou, une nébuleuse, une charge mentale et une confusion dans l'esprit des gens. Un de leur levier principaux est de dire que «
C'EST MULTIFACTORIEL ». Ils FABRIQUENT DE L'IGNORANCE, ce que l'on appelle l'agnotologie ou l'ingénierie sociale. Les marchands de doutes sont extrêmement subtils : ça n'est pas binaire. Par exemple, quelqu'un qui défend les pesticides est simplement quelqu'un qui est pour les pesticides, ça n'est donc pas un marchand de doute.

En conséquence, parmi les gens que vous appréciez pour leurs idées et leurs messages intéressants, qui prétendent défendre l'écologie (généralement avec un fort accent sur le climat et l'industrie), la science, l'innovation le rationalisme, le progrès, l'esprit critique se trouvent une très grande majorité de marchands de doutes.
Cela peut-être si subtil que cela peut prendre la forme d'une seule et unique phrase qui vous paraîtrait bizarre au cours d'une conférence. Conférence où vous allez apprendre des choses vraies et interessantes, mais qui, sans que vous en ayez conscience, présente une vision parcellaire, en silos visant à découper et orienter votre pensée. Dès que quelquechose vous gêne ou ne vous paraît pas clair, alors cela doit impérativement vous alerter.

PESTICIDES LOBBYING LOBBY
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Ce faisant, les marchands de doutes génèrent une controverse artificielle, dévoyant le doute scientifique, comme c'est par exemple le cas sur les pesticides dont la nature même cancérogène, mutagène, génotoxique et perturbateur endocrinien a été démontrée depuis les années 60 (voir Silent Spring de Rachel Carson).

Il est d'ailleurs tout à fait incroyable d'être toujours en train de se demander si les pesticides sont toxiques et s'ils tuent, alors qu'ils ont précisément été créés pour cela.

Un marchand de doute n'est pas quelqu'un qui ne parle jamais des pesticides. Il en parle, mais JAMAIS au BON NIVEAU et noyés et mis sur un pied d'infériorité voire même parfois d'égalité avec une foule d'autres problèmes, qui sont pourtant ridiculement petits à côté, voire complètement faux. Quand on leur demande, les marchands de doutes disent que les pesticides c'est mal, mais surtout surtout qu'il y a encore plus grave, comme les labours, le réchauffement climatique et on justifie d'autant plus le besoin de pesticides et d'OGM ou NGT (New Genomic Technics) in fine. Ils disent aussi que les pesticides seraient moins toxiques que les labours, qu'on va capturer du carbone dans les sols, etc.

D'autres
phrases types de marchands de doutes: c'est la dose qui fait le poison, tout est fait à base de chimie, les produits ne sont pas toxiques sur les humains et ne sont toxiques que pour les cibles, c'est l'utilisation, la distance qui sont mauvaise, les résidus sur l'alimentation sont inoffensifs, remettre la faute sur les individus et les consommateurs, mettant en avant la responsabilité individuelle plutôt que sur le complexe militaro-industriel et les gouvernants.

Le journal Le Point, L'Express, l'Association pour l'Information Scientifique (AFIS), Agriculture Alimentation Santé, l'immense majorité des chaines YouTube qui disent débunker des fakes news au nom de la science, ou qui traitent d'agriculture et des vers de terre en éludant, voire en critiquant ponctuellement l'agriculture biologique afin de la discréditer et de mettre en avant le fait que le problème serait le travail du sol et le réchauffement, en font partie.

Plus récemment, les meilleurs marchands de doutes, c'est à dire les plus subtiles, prétendent eux-mêmes démasquer les marchands de doutes des GAFAM. Vous noterez, une fois encore, qu'ils ne parleront jamais des véritables marchands de doutes que sont les amoureux de l'agrochimie. Si vous avez un doute certains propos n'hésitez pas à nous contacter. Nous ferons de notre mieux pour vous aider à y voir clair.

Ainsi, il est nécessaire de déconstruire pour reconstruire, c'est à dire de questionner les questions grand public - les prêts à penser - pour trouver les questions pertinentes et sous-jacentes. De remettre en question ce que vous croyez vrai (car là on est vraiment dans le registre de la croyance), pour remplacer la croyance par le savoir, c'est à dire apprendre et raisonner réellement par vous-même.

Apprendre par exemple les bases fondamentales que sont la biologie, l'écologie fonctionnelle, la paléontologie, la glaciologie, l'histoire, l'anthropologie, la sociologie, la philosophie. Mélanger les disciplines est fondamental pour avoir une vision globale et systémique et faire les liens. Ainsi vous serez en mesure de penser par vous-même. De faire preuve de logique et de raisonnement déductif.

Par exemple: Qu'est ce qui est véritablement dommageable pour vous : de ne plus vivre dans votre habitat naturel qu'est la forêt, de subir +1,5 degrés ou de manger et boire du poison ? C'est pareil pour le Vivant dont nous faisons partie.

Autre exemple: Qu'est ce qui a changé depuis 40 ans pour expliquer une baisse de 75% de la biomasse d'insectes volants en 27 ans dans les zones protégées (forêts) européennes? Comment se fait-il que le souffre, le cuivre, les labours, la déforestation, qui sont des pratiques multiséculaires, n'ont pas provoqué d'extinction depuis des siècles et des siècles et que nous soyons entrés en grande extinction de masse seulement depuis 40 ans ? Quel est ce changement majeur? 

Aussi, vous avez sans doute des domaines de compétence à propos desquels ce que vous lisez et voyez dans les médias vous irrite : certaines informations étant erronées, voire fausses et où les bonnes questions ne sont généralement pas posées. Vous pouvez donc légitimement penser qu'il en va de même pour l'ensemble des analyses véhiculées dans les médias.

Rassurez-vous, il existe encore des journalistes compétents, peu nombreux, au journal Le Monde par exemple. 

Un article du CNRS qui évoque ce problème ici.