SANTÉ - PESTICIDES LES FEMMES EN PREMIÈRE LIGNE

Le système hormonal et immunitaire des femmes est complexe et très différent de celui des hommes
Les femmes traversent des phases hormonales critiques telles que la puberté, la grossesse, la lactation, la ménopause, pendant lesquelles leurs systèmes endocriniens sont particulièrement sensibles. Au cours de la grossesse et de l’allaitement, les toxines accumulées franchissent la barrière placentaire et sont excrétées dans le lait maternel, augmentant l’exposition des fœtus et des nourrissons. Ainsi, les bébés naissent contaminés. Même au cours des cycles hormonaux naturels, la régulation hormonale féminine rend les femmes plus susceptibles de subir des interférences dues à des perturbateurs hormonaux exogènes.

Chez les femmes, le système immunitaire produit moins de molécules régulées par AIRE, une protéine qui aide le thymus à éliminer les cellules immunitaires, ce qui réduit son efficacité à filtrer les cellules qui attaquent le corps lui-même. Ce problème s'aggrave après la puberté, augmentant le nombre de cellules auto-réactives et, en conséquence, le risque de développer des maladies auto-immunes.

Enfin, la présence de deux chromosomes X dans les cellules féminines impose, pour éviter un « surdosage » des protéines encodées sur X, l’inactivation d’un des deux X. Cette inactivation se révèle à la fois imparfaite et génératrice de protéines favorisant des phénomènes inflammatoires auto-immuns. Aux effets de cette inactivation incomplète, s’ajoutent ceux des hormones sexuelles féminines sur les mécanismes d’élimination des cellules immunitaires dirigées contre les antigènes portés par nos cellules.[2]

Il est aussi important de noter qu'avant les années 1980, peu, voire pas, de recherches toxicologiques évaluaient les impacts sur les systèmes hormonaux féminins, retardant ainsi la reconnaissance des symptômes spécifiques aux femmes.

PESTICIDES SANTÉ FEMMES
PESTICIDES SANTÉ FEMMES

DES FACTEURS BIOLOGIQUES

Les pesticides ne disparaissent pas : ils s'accumulent dans toute la biosphère y compris dans nos corps. Ils sont dits lipophiles : ils aiment à se stocker particulièrement dans le tissu adipeux, les cellules graisseuses, alors que les femmes ont un taux de masse grasse supérieur aux hommes de 25% environ. Une fois stockés, ces pesticides persistent et peuvent perturber plusieurs axes hormonaux critiques et certains organes particulièrement graisseux chez les femmes, comme les seins. Le tissu adipeux est fréquemment retrouvé à proximité des cancers invasifs, en particulier dans le cancer du sein. Parmi les cellules qui le composent, les adipocytes matures, du fait de leur activité sécrétoire, sont hautement susceptibles d’influencer l’agressivité tumorale. [1]

Le niveau d'éducation des femmes étant souvent inférieur à celui des hommes, ainsi que la manière dont elles sont considérées socialement, c'est à dire comme inférieures aux hommes, les amènent souvent à devoir exercer les métiers à la fois les plus dangereux et pénibles.

Quand on sait que, malheureusement, l'accent est mis sur la possibilité pour les femmes d'accéder aux pesticides comme moyen d'atteindre les objectifs de développement durable (ODD) par la Food and Agriculture Organisation of the United Nations (FAO) qui suggère, à tort, qu'un accès accru aux pesticides conduit à l'autonomisation des femmes, cette situation n'est pas près de s'arrêter, mais risque, bien au contraire, de s'aggraver. En effet, pour les majors de l'agrochimie, l'ONU est le véhicule principal pour conquérir de nouveaux marchés dans les pays qui ne sont pas encore occidentalisés, et ce, grâce à l'argent public de l'ONU. Ces pays n'auraient pas les moyens de ce genre de folie. [3]

PESTICIDES SANTÉ FEMMES
PESTICIDES SANTÉ FEMMES

DES FACTEURS SOCIOCULTURELS

Près de 70% des femmes en Asie du Sud et plus de 60% en Afrique subsaharienne travaillent dans l'agriculture et l'horticulture. Dans ces grandes régions du monde, les pesticides sont principalement appliqués à la main et souvent de manière précaire, sans protection. Même lorsqu'elles n'appliquent pas de pesticides, les femmes sont fortement impliquées dans le mélange de pesticides, la récolte des cultures arrosées de pesticides, le lavage des conteneurs de pesticides ou des vêtements imbibés de pesticides, le transport de réservoirs de pesticides lourds pendant des heures et le stockage ou l'élimination des conteneurs de pesticides.

TOUJOURS PLUS DE MALADIES AUTO-IMMUNES

Les femmes sont 4 fois plus à risque de contracter des MAI que les hommes en France. Les MAI les plus courantes sont : les dysthyroïdies (thyroïdite d’Hashimoto et maladie de Basedow); la maladie cœliaque ; la polyarthrite rhumatoïde ; le diabète de type 1 ; la sclérose en plaques ; le lupus érythémateux. [7]

Les femmes sont très largement surreprésentées dans la majorité des MAI :

- 18 fois plus de thyroïdites de Hashimoto,
- 5 à 20 fois plus d'autres pathologies de la thyroïde, [8]
- 9 à 15 fois plus de syndromes de Gougerot-Sjögren,
- 12 fois plus de sclérodermies,
- 9 fois plus de lupus érythémateux,
- 8 fois plus d'hyper et d'hypothyroïdies,
- 7 fois plus de maladies de Basedow goitre,
- 3 fois plus de cancers de la thyroïde, [9]
- 3 fois plus de scléroses en plaques,
- 3 fois plus de maladies cœliaques ,
- 3 fois plus de polyarthrites rhumatoïdes. [10]

PESTICIDES SANTÉ FEMMES MALADIES AUTOIMMUNES
PESTICIDES SANTÉ FEMMES MALADIES AUTOIMMUNES