SANTÉ - LE NARRATIF DE L'AGROCHIMIE

PESTICIDES SANTÉ NARRATIF AGROCHIMIE
PESTICIDES SANTÉ NARRATIF AGROCHIMIE

Les arguments de l'industrie agrochimique qui attribue les maladies modernes au vieillissement, à l'alcool, au tabac ou au stress ne tiennent pas face à l'évidence des enfants malades. Ces derniers, qui ne fument pas, ne boivent pas et ne sont ni vieux ni obèses, sont de plus en plus touchés par des cancers et des troubles neurodéveloppementaux. Le cancer est désormais la seconde cause de mortalité chez les enfants, après les accidents domestiques.

Pour déconstruire le narratif imposé par l’industrie agrochimique, il est essentiel de rappeler que, derrière chaque argument véhiculé par ce secteur, il y a un intérêt économique, stratégique et systémique majeur à maintenir les produits chimiques agricoles dans l’écosystème alimentaire et environnemental mondial, ainsi qu'à vendre des traitements, des équipements et dispositifs médicaux, etc..

En effet, quand les vendeurs de traitements médicaux ne sont pas aussi des agrochimistes, ils peuvent être soit en joint-venture avec un chimiste souvent agrochimiste comme BASF et s'ils ne sont ni en joint-venture, ni agrochimiste eux-mêmes, ils achètent les bases chimiques leur permettant de fabriquer les traitements à des entreprises qui sont aussi des acteurs importants de l'agrochimie comme BASF, Dow (Corteva), etc.

Le récit des facteurs externes, tels que l’âge, le sucre, le tabac, l’alcool, les écrans, le stress ou le manque d’exercice, est une stratégie de lobbying bien connue (deflect) qui cherche à détourner l’attention des pesticides qui sont à racines de l'épidémie de pathologies des maladies modernes.

Il existe des exemples comme les îles d'Ithaque et d'Icaria en Grèce, où les habitants connaissent une longévité impressionnante, mais où les pesticides sont rares. Ces îles font partie des zones bleues (comme Okinawa au Japon ou la Sardaigne), où la longévité est exceptionnellement élevée, et où les maladies chroniques sont beaucoup moins fréquentes que sur le continent. Cette population consomme peu de pesticides et a une alimentation basée sur des produits locaux, souvent bio, et des habitudes de vie saines, mais surtout sans exposition chimique systématique. L’exemple d'Ithaque et d'autres zones bleues montre que l'argument du vieillissement de la population comme principale cause des maladies modernes est non seulement réducteur, mais également manipulé pour détourner l'attention du rôle central des pesticides de synthèse dans la dégradation de la santé.

Une autre étude de l'Université de Harvard en 2015 a démontré qu'un environnement sans perturbateurs endocriniens contribuait à une réduction significative des cancers hormonodépendants chez les populations vivant dans ces zones. Cette évidence contredit directement l'argument du vieillissement comme explication principale, sans parler du problème des enfants.

PESTICIDES SANTÉ NARRATIF AGROCHIMIE
PESTICIDES SANTÉ NARRATIF AGROCHIMIE

TABAC, ALCOOL ET PESTICIDES

En France, la consommation d'alcool et de tabac a diminué de 50 % au cours des 50 dernières années, alors que les pathologies en tous genres ont explosé ou sont apparues. Tabac et alcool qui utilisent et contiennent d'ailleurs de grandes quantités de pesticides.

Il est important de souligner que l’industrie de l’agrochimie, en collaboration avec celle du tabac et de l’alcool, n’a jamais véritablement pris en compte l’impact cumulé de ces toxines. Si l’on compare l’incidence des cancers et des maladies cardiovasculaires dans des pays comme la France et les États-Unis, on remarque que l’augmentation des pathologies est bien plus marquée que la réduction de la consommation de tabac et d'alcool.

En outre, les pesticides sont bioaccumulés dans l’organisme, particulièrement dans les graisses corporelles, et sont donc des facteurs invisibles et persistants qui agissent bien au-delà de la simple consommation d'alcool et de tabac.

PESTICIDES SANTÉ NARRATIF AGROCHIMIE
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LE VIEILLISSEMENT

Le vieillissement de la population est systématiquement mis en avant pour justifier l’explosion des maladies chroniques. Il est certes vrai que la proportion de personnes âgées dans les sociétés industrialisées augmente, mais l’âge en soi ne constitue pas une explication suffisante pour la montée des pathologies comme le cancer, les troubles neurodégénératifs ou les maladies cardiovasculaires, auto-immunes, endocriniennes, etc.

LE SUCRE ET SES NÉONICOTINOÏDES

L’argument selon lequel le sucre serait responsable de l’épidémie de maladies métaboliques modernes est également simpliste et partiel. Avant l’ère industrielle, les sociétés humaines consommaient aussi du sucre (fruits, miel) en abondance. Contrairement aux pesticides, le sucre n'est pas un poison créé pour tuer. Le sucre est d'ailleurs présent partout dans le monde vivant qui en tire son énergie, des végétaux en passant par les micro-organismes et les animaux.

Le sucre, qui tout comme le tabac et l'alcool, contient maintenant de grandes quantités de pesticides particulièrement toxiques et largement reconnus pour perturber les mécanismes endocriniens et métaboliques. Des études indépendantes démontrent qu'à quantité de calories égales, on grossit 20% de plus aujourd’hui qu'il y a 50 ans, notamment à cause des perturbateurs endocriniens dont les pesticides sont la principale exposition.


DES ÉCRANS BIEN VISIBLES CONTRE DES POISONS INVISIBLES



Il est vrai que l’usage excessif des écrans peut entraîner des problèmes de vision, de comportement et de productivité, mais il est absurde de comparer les effets des écrans à l'impact de l’empoisonnement chimique systématique par les pesticides.


D’une part, les recherches financées par des intérêts privés (par exemple, l’industrie technologique) ont tendance à minimiser les effets des écrans, tandis que celles financées par des lobbies agrochimiques ignorent souvent les dangers des perturbateurs endocriniens.

Les pesticides sont pourtant responsables de perturbations neurologiques bien plus graves, affectant la mémoire, l'attention, et les capacités motrices, bien avant que des effets des écrans ne puissent être observés à une échelle significative.

Des études indépendantes ont montré que l’exposition chronique aux pesticides diminue les temps de réaction, en altérant les circuit neuronaux, ce qui affecte directement la cognition. Alors que les effets des écrans sur le cerveau sont complexes et nécessitent davantage d'études, l’impact des pesticides sur la santé cognitive est incontestable et largement sous-estimé.

PESTICIDES SANTÉ NARRATIF AGROCHIMIE
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LE STRESS

L’argument du stress est également intéressant à examiner. Bien que le stress ait toujours fait partie de la condition humaine, l'idée que la société moderne serait plus stressée qu'aux autres époques est très contestable. Avant l'ère moderne, les populations étaient confrontées à des menaces physiques constantes : guerres, famines, violences, etc. Aujourd'hui, bien au contraire la sécurité à atteint un niveau de sécurité inédit en occident. 

Le plus grand facteur de stress pour l'organisme est moins le stress moderne, que l’exposition environnementale continue à des poisons chimiques. Les perturbateurs endocriniens, comme les pesticides, sont des facteurs de stress physiologiques invisibles qui affectent notre capacité à réagir au stress en perturbant les hormones du stress (comme le cortisol). Cela empêche le corps de se défendre efficacement, exacerbant ainsi les effets du stress psychologique et augmentant le risque de maladies chroniques.