
HISTOIRE DES INSTITUTIONS ENVIRONNEMENTALES
On a souvent le sentiment que notre intérêt pour l'environnement est nouveau et que dans le passé personne ne s'y intéressait. Pourtant, les humains se sont de tout temps intéressés à leur environnement. Cette perte d'intérêt est en réalité extrêmement récente et correspond à la déconnexion de l'humain avec le vivant. Et quand on dit humain, on devrait préciser plutôt urbain et plutôt occidental. Tout le monde n'est pas déconnecté du vivant. Et tout le monde ne montre pas de désintérêt envers la nature.
Tant chez les Grecs que chez les Romains, la nature est au centre. Elle est non seulement au centre, mais elle est aussi absolument partout, tant dans les arbres que dans les plantes, que dans les bosquets et les montagnes, que dans les sources et les fleuves ou dans les vallées.
Chez les Grecs, on parle de Gaïa, la déesse Mère, qui est aussi déesse de la Terre et à la source de la création. Déesse de la terre qui donne elle-même une large descendance de divinités primordiales qui incarnent toutes différents éléments de la nature.
Ovide, poète Romain du 6e siècle, n'échappe pas à cette règle. Dans le dernier livre de ses Métamorphoses, il évoque longuement Pythagore dans une ode au végétarianisme de plusieurs pages, dont n'est cité ici qu'un très court passage : "Cessez, Mortels, de souiller vos corps de ces aliments coupables. Vous avez les moissons des champs ; vous avez des fruits qui font courber sous leur poids les arbres des vergers. Pour vous le raisin se gonfle et mûrit dans la vigne. Il est des légumes d'un goût exquis ; il en est d'autres que le feu rend plus tendres et plus savoureux. Ni le lait, ni le miel que parfume le thym, ne vous sont défendus. La terre prodigue vous offre ses plus doux trésors, et vous fournit des aliments exempts de sang et de carnage."
Cette vision de la nature au centre n'est pas l'apanage de l'Occident uniquement. Ainsi, partout sur le globe, autant en Asie qu'en Afrique et qu'en Amérique du Sud, ou en Europe du Nord, les dieux incarnent constamment la nature, ils sont la nature.


En France, dès 1854, est créée la société nationale de protection de la nature, SNPN. Cette association de protection de la nature est la plus ancienne à l'échelle mondiale.
En 1948, sera créée l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature, UICN, à Fontainebleau. Il s'agit de la première Organisation internationale mondiale qui vise à protéger l'environnement. Dès les premières années de sa création, l'UICN s'est concentrée sur l'impact des activités humaines sur la nature et a signalé les effets néfastes des pesticides comme la cause majeure de la détérioration de l'environnement. Quelques mois plus tard, en décembre 1948, l’"Abeille de France", le bulletin mensuel de l'apiculture française, mentionne les très graves problèmes liés aux insecticides dès 1947.
Déjà à cette époque, les lanceurs d'alerte au sujet de l'environnement sont nombreux. Théodore Monod, Roger Heim, Jean Dorst pour la France ou Rachel Carson pour les Etats-Unis.
Rachel Carson, célèbre biologiste et militante écologiste visionnaire, qui, dès la fin des années 50, s'intéresse aux pesticides et publiera un livre en 1962, Silent Spring ou Le Printemps Silencieux qui marquera l'histoire. En effet, à la suite de la publication de ce livre, les États-Unis interdiront le DDT et d'autres pesticides. Tristement visionnaire, ce livre démontre que les pesticides provoqueront entre autres la disparition des oiseaux et que la nature deviendra mortellement silencieuse.
Jean Dorst, se ralliant à Rachel Carson, publia en 1965 un livre nommé Avant que Nature meure pour que Nature vive. Ce livre est une analyse prémonitoire de la crise de la biodiversité aujourd'hui avérée.
Le milieu des ingénieurs agronomes constitue lui aussi une pépinière de lanceurs d'alerte. André Louis alors directeur du Département des services agricoles en 1949, cofonde en 1964 l'association Nature et progrès, en promouvant une agriculture alternative, c'est-à-dire des méthodes agrobiologiques.


Avril 1968 verra la création d'un groupe international d'une trentaine de personnes pour discuter de la situation actuelle et future de de l’humanité : Le Club de Rome. Dès 1970, des membres du club de Rome appartenant au Massachusetts Institute of Technology, le MIT, ont présenté un modèle global qui permettait l'identification claire de 5 facteurs de base qui déterminent les limites à la croissance sur cette planète : la population, la production agricole, les ressources naturelles, la production industrielle et la démographie.
Les résultats de cette simulation seront présentés publiquement dès 1971, et prendront la forme quelques mois plus tard en 1972 du célèbre rapport Meadows : "Limits to growth" ou Les Limites à la Croissance. Donella Meadows est mentionnée par son mari Denis Meadows, directeur du projet du MIT, comme la véritable visionnaire de ce rapport. La conclusion de celui-ci sera qu'une croissance infinie dans un monde fini est impossible.
Il sera plus tard instrumentalisé par les pétroliers américains afin de maintenir les cours du pétrole à un prix élevé faisant planer le spectre de la pénurie à la faveur du nucléaire.


Au même moment au MIT, en 1969, est créée l'Union of Concerned Scientists. Dans un contexte de guerre du Vietnam à son apogée et de grandes catastrophes écologiques aux Etats-Unis, comme la douzaine de grands incendies de la rivière de Cleveland fortement polluée par des rejets chimiques, des étudiants du MIT consternés par la façon dont le gouvernement des États-Unis faisait un mauvais usage de la science ont rédigé une déclaration appelant à ce que la recherche scientifique soit dirigée loin des technologies militaires et vers la résolution de problèmes environnementaux et sociaux urgents.
En 1969, le secrétaire général de l'ONU, U Thant prononcera un discours resté célèbre dans lequel il mentionne qu’: "Il reste à peine 10 ans aux nations. Les membres de l'ONU pour oublier leurs anciennes querelles et s'associer pour sauver l'environnement et pour freiner l'expansion démographique. Au-delà, les problèmes auront pris une telle ampleur qu'il sera devenu totalement impossible de les surmonter.".
Avec l'explosion de la chimie, la pression de certains scientifiques pousse l'ONU à agir.
Au même moment, la France n'est pas en reste, car elle connaît les grèves et les manifestations intenses et voit aussi la société de consommation être fortement remise en question, avec pour point culminant Mai 68. De nombreux intellectuels vont eux aussi critiquer la modernité, en mettant en garde la civilisation technique, technocratique, consumériste et contre les retombées de son orgueil et de sa démesure.
Les philosophes Serge Moscovici, Bernard Charbonneau, Edgar Morin, André Gorz publient des essais marquants sur les relations entre l'homme et son environnent et sur l'écologie politique. Dans la tradition française des engagements intellectuels de l'époque, ils sortent de leur tour d’ivoire et rejoignent des actions militantes. André Gorz et Serge Moscovici participent aux Amis de la terre, Edgar Morin nourrit la réflexion du Groupe des dix et Bernard Charbonneau s’engage auprès du comité de défense de la côte Aquitaine. Ils s’expriment également dans la presse écologiste naissante : La Gueule ouverte, Le Sauvage, Combat nature.
En 1973, paraît Small is Beautiful, une société à la mesure de l'homme. Ce livre d'Ernst Friedrich Schumacher critique l'économie occidentale, introduit l'idée de capital naturel. Basé sur l'utilisation soutenable des ressources naturelles, il insiste aussi sur l'importance de l'échelle humaine de la décentralisation et de l'importance de l'autosuffisance communautaire. À la fin de son livre, il mentionne : " Partout, on me demande, que puis-je réellement faire ? La réponse est aussi simple que déconcertante, nous pouvons chacun d'entre nous travailler à faire régner l'ordre en nous-mêmes. Les conseils dont nous avons besoin ne peuvent pas nous être fournis par la science ou la technologie dont la valeur dépend entièrement des fins qu'elles servent. Mais on peut encore les trouver dans la sagesse traditionnelle et l'humanité."


L’agronome René Dumont, premier candidat écologiste aux élections présidentielles en 1974, a malheureusement passé le début de sa carrière à dispenser les « leçons de l’agriculture américaine » pour lutter contre la faim et les inégalités dans le monde. Au tournant des années 1970, il prend conscience des limites du modèle productiviste et politise sa défense de l’écologie en publiant en 1973 L’utopie ou la mort.
Malheureusement les conditions politiques de leur réception agissent à cette époque comme des éteignoirs. Souvent marginalisées dans les médias, ces voix sont réduites à des militants de mauvais augures à contre-courant de la modernité et du progrès.
L'Organisation météorologique mondiale (OMM), organe de l'ONU, organise la première Conférence mondiale sur le climat en février 1979 à Genève. Cette conférence donnera naissance au Programme mondial de Recherche sur le Climat ou World Climate Research Programme, WCRP en 1980, créée conjointement avec le Conseil international des unions scientifiques, ICSU, une organisation scientifique non gouvernementale internationale. Ses membres étaient des organismes scientifiques nationaux et des unions scientifiques internationales.
Cette même année, Jules Grégory Charney, météorologue au MIT publia un rapport à la demande du gouvernement américain, sur l'impact des gaz à effets de serre. La conclusion du rapport allait dans le même sens que la conférence De Genève : en cas de doublement du CO2 atmosphérique, le réchauffement global se situerait dans une fourchette comprise entre 1,5 et 4,5°.




Arrêtons-nous quelques instants sur ces deux décennies 60 et 70.
Avec la guerre du Vietnam où les Etats-Unis s'enlisent fortement dès 1965, les émeutes des Noirs dans les grandes villes américaines et le développement de la société de consommation, se développe un courant de contre-culture, porté par la jeunesse qui cherche à fuir la guerre, la haine et la société de consommation.
Cette contre-culture met en avant les valeurs écologistes et égalitaires inspirées des philosophies orientales : le courant hippie. De nombreux hippies rejoignirent des communautés rurales, ayant été sévèrement réprimés pour avoir manifesté contre la pollution à San-Francisco et pour sortir de la société de consommation. Ce retour à la terre permettait aussi l'idée d'un plus grand respect de la planète incluant une alimentation biologique, des techniques pour tout faire soi-même, la sobriété et la réutilisation et l'utilisation d'énergies renouvelables.
L'ONU organise donc en juin 1972 à Stockholm, la première Conférence des Nations Unies sur l'Environnement. Les bases sont jetées. Une déclaration de 26 principes et un plan de 109 recommandations sont adoptés ainsi que la création du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).
A l'issue de celle-ci, sera décidée la convocation d'une 2e conférence des Nations Unies pour l'environnement 10 ans plus tard. Ces conférences seront aussi souvent appelées : sommets de la terre. Le rapport de base de cette première conférence qui a pour titre : "Nous n'avons qu'une terre" fut, coécrit par l'Agronome français René Dubos. C'est à René Dubos que l'on doit la célèbre maxime : "Penser global, agir local." René Dubos milite en faveur d'une écologie globale.
Toutefois les Etats-Unis perdent la guerre du Vietnam, sur fond de nouvelles tensions autour de la guerre froide, et de course aux armements nucléaires. Ronald Reagan fraichement élu en 1980, est déterminé à rétablir l'image des États-Unis dans le monde. Il qualifie l'URSS d'"empire du mal" et sa présidence est marquée notamment par une augmentation considérable des dépenses militaires.
En 1982, a lieu le second sommet pour la terre à Nairobi, siège du programme national des Nations unies pour l'environnement. Mais ce sommet est un échec qui ne débouchera sur aucune décision concrète notamment à la suite du fort désintérêt du Président Reagan qui, en pleine guerre froide, ne s'y rendra même pas.
En 1983, il déclara en réaction au rapport Les Limites à la Croissance du rapport Meadows : « Il n'y a pas de limite à la croissance, car il n'y a pas de limite à l'intelligence humaine, à son imagination et à ses prodiges ».
En 1986, l'ICSU, le Conseil international des unions scientifiques créa l'"International Geosphere-Biosphere Programme", un programme de recherche qui s'est déroulé de 1987 à 2015, dédié à l'étude du phénomène du changement global, c'est à dire de l'ensemble des modifications rapides du système Terre. Il comprend les terres, les océans, l'atmosphère, la vie, les cycles naturels et les processus géologiques. Son objectif principal était de coordonner la recherche internationale sur les interactions à l'échelle mondiale et régionale entre les processus biologiques, chimiques et physiques de la Terre et leurs interactions avec les systèmes humains.


Début Juin 1988, eu lieu la conférence de Toronto sur la "Changing Atmosphere : Implications for Global Security". La conférence, organisée, par le Canada rassembla des décideurs, des scientifiques internationaux, des organisations non gouvernementales et gouvernementales et des organisations des Nations Unies. Elle s'est déroulée pendant une vague de chaleur à des "niveaux jamais enregistrés en plus de 150 ans d'observation". Les participants ont discuté des "préoccupations émergentes concernant les problèmes atmosphériques mondiaux, y compris les pluies acides, l'appauvrissement de la couche d'ozone stratosphérique et le réchauffement climatique". Cette conférence a proposé un objectif initial spécifique pour une réduction mondiale des émissions de dioxyde de carbone - 20 % en dessous des niveaux de 1988 d'ici 2005.
Trois semaines plus tard, fin juin 1988, a aussi lieu à Toronto la 14ème réunion du G7. À la suite de ce sommet, le Groupe d'experts intergouvernemental sur le changement climatique ou GIEC fut créé en novembre 1988 par l'OMM et le PNUE, sous la forte pression de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher, qui n'étaient pas connus pour être des militants écologistes. Pourquoi alors créer une nouvelle instance ? Surtout qu'existaient déjà toutes les organisations nécessaires : le Programme des Nations Unies pour l'Environnement, le Programme mondial de Recherche sur le Climat de l'OMM et enfin l'International Geosphere-Biosphere Programme.


Avec l'accumulation des fortes alertes de l'ONU et des politiques envisagées par ces organisations internationales soupçonnés de militantisme écologique, Reagan et Thatcher décidèrent de former un nouveau groupe sous contrôle direct de représentants nommés par chaque gouvernement, c'est-à-dire un organe intergouvernemental, qui, lui, à l'instar de l'ONU, ne serait pas contre le nucléaire et permettrait de continuer à alimenter la croissance économique. Le GIEC n'était ni un organe strictement scientifique ni un organe strictement politique, mais un hybride unique. Il ne pourrait publier des rapports qu'avec l'accord ferme de pratiquement tous les principaux climatologues du monde, ainsi que le consensus de tous les gouvernements participants sans exception. Surtout, cela mettrait des options politiques sur la table, mais ne ferait pas de recommandations politiques explicites.
En 1992 à lieu la deuxième conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement, plus connue sous le nom de Sommet de Rio. Cette conférence, à l'instar de celle de Nairobi, peut être considérée comme un succès au regard des différents sommets internationaux au sujet de l'environnement.
Premièrement, trois textes non juridiquement contraignants :
- la déclaration de Rio sur l'environnement et le développement. Celle-ci se composait de 27 principes sur le même modèle que la conférence de Stockholm et d'un court texte. Elle fut signée par 175 pays.
- l'Action 21 ou Agenda 21 qui sera adopté, se transformera en 2015 en Agenda 2030 repris sous la forme des 17 Objectifs de développement durables (ODD). Cet agenda est constitué de 2500 recommandations portant sur les dimensions sociales et économiques, sur l'air, l'eau, les terres, les forêts, les océans, la désertification et la sécheresse, les écosystèmes fragiles, les déchets, l'agriculture et la chimie,
- la déclaration de principes faisant autorité pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et le développement durable de tous les types de forêts.
La convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques : CCNUCC, en anglais United Nations Framework Convention on Climate Change, UNFCCC, reprend tous les principes de la déclaration de Rio et de l'Agenda 21. Cette convention a été adoptée par 197 pays.
L'Article 2 définit l’objectif ultime de la présente Convention : stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. Il convenait d’atteindre ce niveau dans un délai suffisant pour que les écosystèmes puissent s’adapter naturellement aux changements climatiques, que la production alimentaire ne soit pas menacée et que le développement économique puisse se poursuivre d’une manière durable. La CCNUCC donnera par la suite naissance au protocole de Kyoto en 1997 et aux Accords de Paris en 2015, visant tous deux à limiter les émissions de gaz à effet de serre.
La convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification a été adoptée à Paris, deux ans après le Sommet de Rio. 197 pays font partie de la CLD. Elle traite de la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines et des moyens de lutte qui visent à : prévenir et réduire la dégradation des terres, remettre en état les terres partiellement dégradées, et restaurer les terres désertifiées.




La convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) a pour objectifs la conservation de la diversité biologique, l'utilisation durable de ces éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l'exploitation des ressources génétiques. Cette convention donnera aussi naissance au protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques. Ce protocole constitue le premier accord international sur les OGM.
Sa signature prévue à Carthagène en 1999, aura lieu en 2000 à Montréal. Elle engendrera le protocole de Nagoya en 2010 sur l'accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation. La Convention insiste sur le principe de précaution qui exige que, lorsqu'il existe une menace de réduction ou de perte significative de la diversité biologique, le manque de certitude scientifique totale ne doit pas être utilisé comme raison de reporter les mesures visant à éviter ou à minimiser une telle menace.
Dès le premier jour, la représentation américaine à Rio indiquait qu'elle allait diviser par deux son aide à l'environnement pour les pays du Sud. C'est notamment à cette occasion que George Bush dénoncera les écologistes en les traitant d'extrémistes. Il affirmera aussi en 1992, que le mode de vie des Américains n'est pas négociable. Les Américains signeront la convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique. Washington proposa alors la mise en place d'un marché de quotas carbone. Une régulation allégée qui ne menacera pas les intérêts des plus puissants.
En revanche, les États-Unis ne signeront jamais la convention des Nations unies sur la diversité biologique. Georges Bush, fervent défenseur des OGM et proche de Monsanto, dérégula massivement les tests et le développement des OGM, les États-Unis étant le leader mondial des biotechnologies. Les OGM de Monsanto sont une arme stratégique permettant d'asservir des états en étant propriétaire des semences génétiquement modifiées et de l'agrosystème nécessaire pour cultiver ces semences : ces pays sont également tenus de signer des contrats pour l'achat d'herbicides, d'insecticides et d'engrais.
Ces stratégies d'asservissement seront notamment utilisées en Irak, au Moyen Orient et en Afrique, mais sont aussi valables à un niveau systémique. Les Américains eux-mêmes sont aussi de grands consommateurs d'OGM.
Ils ne signeront pas non plus le protocole de Kyoto.
Ces différents protocoles seront souvent taxés par les pays du sud d'impérialisme vert. L'éco impérialisme est parfois décrit comme une combinaison d'agendas environnementaux mondiaux et de vastes programmes néolibéraux tels que la croissance verte, une politique de marchandisation de toutes les ressources de la terre.
Cette tendance, également connue sous le nom d'accaparement vert : l'accaparement des terres étrangères et l'appropriation de ressources à des fins environnementales qui entraînent un modèle de développement injuste. Les objectifs de l'accaparement vert sont variés : écotourisme, conservation de la biodiversité ou des services écosystémiques, pour le commerce des émissions de carbone ou pour la production de biocarburants.



