
PESTICIDES - LA RESISTANCE
Ainsi et pour ne citer ici que quelques exemples, si les oliviers et la vigne sont décimés, c'est par la bactérie Xyllela fastidiosa, qui provoque un dessèchement, et est devenue résistante aux pesticides. Si la Cercosporiose de la betterave pose de gros problèmes, c'est parce qu'elle est devenue résistante aux fongicides. C'est aussi le cas du moustique tigre, des punaises de lits, de scolytes, etc. (trouvez plus de résistances ici).
La multiplication des résistances pousse les agrochimistes à inventer continuellement de nouvelles molécules toujours plus toxiques, les anciennes devenant irrémédiablement inefficaces. Inventer sans cesse de nouvelles substances est par ailleurs plus intéressant économiquement afin de vendre des produits sous brevets. Mais aussi pour faire face à la régulation, c'est à dire aux éventuelles interdictions ou restrictions des substances au fil des déboires sanitaires et environnementaux.
Les résistances aux pesticides sont les mêmes que celles développées par les bactéries aux antibiotiques. Les deux phénomènes participent du même principe d’évolution en réponse à la pression de sélection exercée par les pesticides. L'utilisation de pesticides de synthèse a donc enclenché la plus grande sélection artificielle jamais effectuée et un cercle vicieux nécessitant l'utilisation de toujours plus de pesticides, toujours plus toxiques.


Les résistances induites par les pesticides sont au cœur de la majorité des récents et nombreux problèmes apparus en agriculture souvent attribués par méconnaissance ou par lobbying au réchauffement climatique.
Les mécanismes de résistance confèrent une résistance à un ou plusieurs pesticides. Ces mécanismes sont extrêmement variés et ne sont pas exclusifs : un individu peut avoir accumulé un ou plusieurs mécanismes lui conférant une résistance à une ou plusieurs substances. Il existe maintenant des centaines, des milliers de pathogènes, qui ont développé une ou plusieurs résistances aux pesticides.
La plupart des mécanismes de résistance dépendent à la fois des substances actives et des différentes mutations. Le facteur de résistance peut être très élevé, en particulier chez les insectes et les adventices. Ainsi, des graminées sont capables de survivre à plus de 14 fois la dose maximale recommandée d’herbicide. Certains bio-agresseurs sont devenus « super–résistant », jusqu'à 5 familles insecticides en même temps comme c'est le cas du Carpocapse des pommes et des poires et la punaise de lit commune.
Ainsi, cette sélection artificielle induite par la résistance renforce les pathogènes, nous laissant sans solutions, tout en ayant éliminé dans le même temps les prédateurs naturels qui permettaient la régulation et un équilibre. Cela reforce un cercle vicieux faisant exploser les maladies, tant sur nos cultures et nos élevages, que sur nous.


La résistance aux pesticides est la capacité héritable d’un individu d’une espèce à survivre à un pesticide. Un individu est dit résistant à un pesticide s'il n'est pas ou peu affecté par le traitement, et s'il est capable de produire une descendance viable. On parle alors de résistance biologique. Un individu est dit sensible s’il est tué par cette application. La sélection récurrente, générations après générations, d’individus résistants évolue généralement vers une baisse d’efficacité des pesticides. On parle alors de résistance en pratique ou de résistance au champ.


















